Sang, sueur et points de suture
La première année de médecine est souvent la plus exigeante. Tout est nouveau, la pression est forte, et la quantité d’informations à assimiler peut sembler écrasante. Mais rassurez-vous : des milliers d’étudiants sont passés par là avant vous. Avec les bons outils et quelques astuces bien choisies, vous pouvez vous donner toutes les chances de réussir. Trouvez les livres qui vous correspondent, essayez les flashcards, et avant même de vous en rendre compte, vous serez passé de la théorie à la pratique.
Techniques d’étude : L’entrelacement
Traditionnellement, on apprend une compétence ou un sujet à la fois, avant de passer au suivant, par exemple : “Je maîtrise d’abord ça, puis je passe à autre chose”. En école de médecine, cela peut ressembler à une semaine consacrée à la neuroanatomie, suivie de la neuropharmacologie, puis de l’embryologie. Cette méthode, appelée l’apprentissage en bloc, est courante car elle semble logique et facile à organiser.
Mais une autre stratégie, appelée entrelacement (interleaving), donne de meilleurs résultats. Plutôt que de se concentrer sur un seul sujet à la fois (comme dans le schéma AAABBBCCC), on mélange les thèmes au fil de l’apprentissage (ABCABCABC). Par exemple : anatomie, pharmacologie, embryologie, puis on recommence.
Alterner les sujets pendant une session d’étude et les revoir dans un ordre varié peut réellement améliorer la compréhension et la mémoire.
Des études soutiennent cette approche. Dans l’une d’elles, des étudiants devaient apprendre quatre types de problèmes mathématiques. Un groupe a utilisé l’entrelacement, l’autre l’apprentissage en bloc. Les résultats ? Ceux qui ont utilisé l’entrelacement ont mieux retenu la matière.
Techniques d’étude : L’élaboration
L’élaboration consiste à enrichir ce que vous apprenez en le liant à des choses que vous savez déjà. Cela vous permet de réfléchir autrement au contenu, ce qui facilite la mémorisation.
Une façon efficace de le faire est d’imaginer un scénario concret. Par exemple, si vous étudiez l’infarctus du myocarde, imaginez-vous dans un service hospitalier face à un patient en pleine crise cardiaque. Posez-vous alors des questions comme :
- Comment expliquer la situation à un proche du patient ?
- Quels traitements administrer immédiatement, et pourquoi ?
- Que montreront l’ECG et les analyses sanguines ?
- Quels médicaments devrez-vous prescrire ensuite, et comment les justifier ?
Cette méthode pousse à aller au-delà de la simple mémorisation. Elle favorise une compréhension plus profonde et crée des liens concrets entre les connaissances abstraites et la pratique clinique ce qui renforce considérablement la mémoire.
Techniques d’étude : Pratique du rappel
Comme on dit : “C’est en pratiquant qu’on apprend”. Et pour vérifier si votre apprentissage est efficace, rien de mieux que de vous tester.
Les recherches montrent que l’auto-évaluation est l’une des méthodes les plus puissantes pour renforcer la mémoire et améliorer la révision. Répondre à des questions oblige à aller chercher l’information en mémoire, ce qui la consolide, surtout si l’on reçoit un bon retour (feedback).
Une étude a comparé deux groupes :
- L’un a simplement relu les informations
- L’autre a été testé après l’apprentissage
- Résultat : le groupe qui s’était testé a nettement mieux retenu les connaissances
Il peut sembler plus efficace d’étudier davantage, mais sur le long terme, on retient bien mieux lorsqu’on se teste régulièrement, même sans correction immédiate. Ce phénomène s’appelle le testing effect : le fait même de se rappeler une information renforce la mémoire.
Comment l’appliquer ?
- Identifiez les notions clés à apprendre (ex. : cycle de Krebs, athérosclérose)
- Testez-vous dessus, à intervalles réguliers (révision espacée)
- Résultat : une meilleure mémorisation, plus de motivation, et une meilleure préparation aux examens
Quelques idées pour vous tester :
- Cartes mémoire (flashcards)
- QCM en ligne ou applis
- Questions des manuels
- Quiz entre amis ou en groupe d’étude
- Sujets d’annales
Techniques d’étude : Révision espacée
Si vous avez l’habitude de tout réviser à la dernière minute, il est temps de revoir votre méthode. Même si cette stratégie a pu fonctionner pour passer des examens, elle est moins adaptée à l’apprentissage sur le long terme.
Les études montrent qu’il est bien plus efficace de répartir ses révisions sur plusieurs sessions, plutôt que d’essayer de tout apprendre en une seule fois. Cette méthode, appelée répétition espacée, favorise une meilleure rétention des connaissances — certains résultats suggèrent même qu’elle peut doubler la quantité d’informations retenues.
Pourquoi ça marche ? Parce qu’on accumule les connaissances progressivement, sans saturer sa mémoire.

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